Distinguer les épices et les condiments forts
Dans le cadre d’une alimentation saine, équilibrée, savoureuse, les condiments peuvent trouver leur place. Mais nous devons distinguer les épices et les condiments forts, dont l’emploi régulier et abusif se révèle dommageable, et les aromates, à l’agressivité beaucoup plus atténuée. Encore une fois, il ne faut pas créer des habitudes de goût dont nous resterions prisonniers. La diversité dans le choix et la délicatesse dans la touche sont les plus sûrs garants d’un plaisir gastronomique sans danger.
Epices et goût
Les épices employées régulièrement diminuent la sensibilité de nos papilles gustatives. Il devient ainsi nécessaire d’en augmenter inconsciemment les doses pour en apprécier la saveur. Mais l’action des épices fortes ne cesse pas au niveau de la bouche. Si on leur attribue un effet stomachique ou désinfectant, leur usage continu présente certains inconvénients.
Les poivres, la moutarde et probablement la noix de muscade et le clou de girofle peuvent être considérés comme irritants pour les muqueuses gastriques. L’eugénol, huile volatil contenue dans de nombreux épices et condiments, peut travers la barrière muqueuse de la paroi stomacale. Les épices et condiments forts peuvent aussi léser la barrière muqueuse du côlon et de l’intestin grêle. Ils irritent la muqueuse de l’œsophage et y déterminent une inflammation parfois associée à une constriction.
Les particularités des poivres
En ce qui concerne les poivres ; les différentes poivres produisent les détresses épigastriques les plus sévères et les changements les plus parquées visibles à la gastroscopie : une congestion et un œdème modérées à sévères de la muqueuse gastrique. En présence de gastrite, le poivre noir peut engendrer une aggravation marquée de l’inflammation. Il faut noter que le chou cru et les olives noires jouent un rôle protecteur envers la muqueuse stomacale dans le cas d’ingestion d’épices fortes.